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Les "écolos"


La sécurité

La vision du monde actuelle conditionne notre façon de voir la sécurité. Le monde est perçu comme stable (sans l'homme), en équilibre, les mêmes actions amènent les mêmes effets. Mais une autre vision du monde est en train d'émerger, celle d'un monde à la fois stable et chaotique, imprévisible. Un monde dans lequel les mêmes actions n'amènent pas forcément les mêmes effets. Dans ce monde-là, la traditionnelle notion de sécurité doit passer la main à un tout nouveau concept.

Dans l'histoire des sciences, l'homme a réduit notre environnement à une mécanique, un peu comme une horloge. Notre écosystème n'avait pas livré tous ses secrets, mais une fois percés, la nature devait laisser transparaitre son essence déterministe et mécanique. Puis de découverte en découverte, on s'est aperçu de la complexité du monde qui nous entoure. Le monde n'est plus comparable à une horloge mais aux volutes de fumée qui évoluent de manière imprévisible. A la différence de l'horloge, les volutes de fumée ne sont pas reproductibles, même en recréant les mêmes conditions de départ. Par conséquent, homme ou pas, le monde n'est ni sûr, ni prévisible. Dans ces conditions, l'écologie ne peut plus être considérée comme passive, consistant simplement à ne pas polluer, elle doit aussi être active. Elle doit interagir avec l'environnement, prévenir les crises, d'origine humaine ou non. Avec cette vision du monde, on s'aperçoit que l'immobilisme qui consiste à rejeter la nouveauté est un risque tout autant que le changement : une technologie nouvelle peut être risquée tout comme son refus. Dans ce cas technologie et sécurité ne doivent plus combattre mais coopérer.
Voyons trois scénarios :

Premier scénario : l'homme développe sa technologie aveuglément. Il crée de multiples outils dont il ne connait pas les conséquences. Un jour de manière inattendue l'homme crée une crise écologique hyper destructrice.

Deuxième scénario : l'homme n'a pas développé de technologie, il ne pollue pas sa planète. Un jour une crise écologique majeure arrive : une glaciation rapide et inattendue de la planète qui amène une destruction massive de la faune et de la flore. L'homme n'avait pas pu prévoir cette glaciation faute de moyens technologiques et n'a pas les moyens de sauver l'écosystème complexe qui était en place.

Troisième scénario : l'homme crée des instituts de gestion de crises, développe une multitude d'outils prospectifs afin de choisir les meilleures voies de progrès technologiques. L'homme choisit les voies qu'il conçoit comme relativement sures tout en répondant à des problématiques humaines. Le monde subit quelques crises imprévisibles mais résolues rapidement par les connaissances et les moyens technologiques de l'homme.

Bien que ces scénarios puissent paraitre réducteurs, cela donne un bon support de réflexion qui amène à penser que le troisième scénario est le plus sage. On s'aperçoit que l'on ne peut plus garder une idée simpliste de la sécurité. On ne peut pas se
comporter comme le gibier qui court tout droit à sa mort à cause du bruit des battues, ni comme le lapin pétrifié qui s'immobilise devant la voiture qui le percutera. La sécurité ne peut pas se limiter à une réaction primitive, elle doit au contraire recruter la plus grande capacité d'adaptation de l'homme : son intelligence.


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